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Le blog de Victoire
23 avril 2007

Ne donner que ce qu'on a

BANTMAN_Plusbelle_pt
Par Vincent Engel (visitez son site).


“La souffrance avilit”, écrit très justement Alain Finkielkraut. M. et Mme Kramer ont survécu aux camps nazis, chacun de son côté. La vie les a réunis ensuite, chacun avec les fantômes d’une vie gâchée que l’autre n’a pas connue. Ensemble, ils ont une fille, Louise. Une fille qui mettra cinquante ans à réaliser qu’effectivement, comme le disait Goethe, devenir adulte, c’est avoir compris ses parents et leur avoir pardonné.
Dans l’immense littérature sur la Shoah, le livre de Bantman est un repère. D’une absolue véracité et d’une totale qualité esthétique, il réunit les éléments clés qui fondent une oeuvre : la sincérité et la beauté – celle qui, peut-être, a sauvé Mme Kramer d’Auschwitz. Une beauté douloureuse, injuste, qui montre combien lourd peut être l’héritage de la souffrance, dans des familles où les mots sont des caresses avortées qui griffent et frappent. Mais comment faire pour ne pas transmettre nos échecs ?
La plus belle des femmes ne peut donner que ce qu’elle a; celle-là n’avait que sa souffrance, jusqu’au jour où elle a trouvé les mots…



On trouve des échos de cet univers familial rongé par les souvenirs de la souffrance dans le très beau roman d’Isabelle Bielecki, Les mots de Russie cliquer ici.




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